Steve Guerdat, Ben Maher, Janika Sprunger ou encore Pius Schwizer, tous ont fait appel à lui pour ferrer leurs chevaux de Grand Prix. Lui, c’est Julien Houser, maréchal-ferrant basé en Suisse, qui est devenu l’un des meilleurs du monde. Rencontre avec ce cavalier amateur qui a construit sa propre forge afin de garantir le meilleur service à ses clients et que rien n’arrête dans sa quête de perfection.
Etre le maréchal du n°1 mondial, qu’est-ce que cela signifie ?
Je suis évidemment très fier qu’un cavalier comme Steve Guerdat me fasse confiance et lorsqu’il réussit de grandes choses – et il en accomplit un nombre impressionnant ! – je suis heureux de me dire que je fais partie de cette équipe. Pourtant, je me donne autant de peine lorsque je ferre Bianca que lorsque je m’occupe d’un poney qu’il faut essayer de sauver d’une fourbure. J’avoue quand même que quand je mets des fers à un cheval qui part aux Jeux Olympiques ou à une finale de Coupe du monde, je ressens un petit stress. Je ne voudrais pas que le cavalier soit confronté à des difficultés supplémentaires à cause d’une erreur de ma part. Mais jusqu’à aujourd’hui, tout s’est plutôt bien déroulé.
Quand avez-vous commencé à travailler avec Steve Guerdat ?
Cela a commencé en 2006 avec Jalisca Solier. Elle était exceptionnelle, mais particulière. A ce moment, Steve Guerdat était basé chez Jürg Notz, non loin de chez moi. Tout a commencé quelques temps avant que Steve et Jalisca ne remportent le Grand Prix du CHI de Genève. Je ne pouvais rêver de meilleur tremplin, j’ai tout de suite eu beaucoup de visibilité. Et depuis, Steve est devenu un ami.
Steve Guerdat, Ben Maher, Janika Sprunger ou encore Pius Schwizer, tous ont fait appel à lui pour ferrer leurs chevaux de Grand Prix. Lui, c’est Julien Houser, maréchal-ferrant basé en Suisse, qui est devenu l’un des meilleurs du monde. Rencontre avec ce cavalier amateur qui a construit sa propre forge afin de garantir le meilleur service à ses clients et que rien n’arrête dans sa quête de perfection.
Etre le maréchal du n°1 mondial, qu’est-ce que cela signifie ?
Je suis évidemment très fier qu’un cavalier comme Steve Guerdat me fasse confiance et lorsqu’il réussit de grandes choses – et il en accomplit un nombre impressionnant ! – je suis heureux de me dire que je fais partie de cette équipe. Pourtant, je me donne autant de peine lorsque je ferre Bianca que lorsque je m’occupe d’un poney qu’il faut essayer de sauver d’une fourbure. J’avoue quand même que quand je mets des fers à un cheval qui part aux Jeux Olympiques ou à une finale de Coupe du monde, je ressens un petit stress. Je ne voudrais pas que le cavalier soit confronté à des difficultés supplémentaires à cause d’une erreur de ma part. Mais jusqu’à aujourd’hui, tout s’est plutôt bien déroulé.
Quand avez-vous commencé à travailler avec Steve Guerdat ?
Cela a commencé en 2006 avec Jalisca Solier. Elle était exceptionnelle, mais particulière. A ce moment, Steve Guerdat était basé chez Jürg Notz, non loin de chez moi. Tout a commencé quelques temps avant que Steve et Jalisca ne remportent le Grand Prix du CHI de Genève. Je ne pouvais rêver de meilleur tremplin, j’ai tout de suite eu beaucoup de visibilité. Et depuis, Steve est devenu un ami.
Ce qui signifie que les autres cavaliers viennent chez vous ?
Effectivement. Depuis 3 ans, j’ai construit ma propre forge à Sévaz, à côté d’Estavayer-le-Lac, à mi-chemin entre Berne et Lausanne. Je peux ainsi recevoir les chevaux dans les meilleures conditions possibles.
Parlez nous de vos installations…
Il y a la forge, où je peux mettre deux chevaux côte à côte. A coté, il y a un local avec mon matériel, c’est-à-dire tous les fers et les outils les plus bruyants, afin d’éviter de stresser inutilement les chevaux. On trouve aussi une cafétéria pour que les clients puissent attendre tranquillement. Il y a 6 boxes où les chevaux se détendent avant d’être ferrés et avant de reprendre la route. Et ce qui est essentiel à mes yeux, c’est que j’ai plusieurs surfaces pour les faire marcher et trotter afin de les voir bouger un maximum. J’ai un rond de longe sur une surface dure, un rond de longe sur une surface plus molle, trois pistes pour les trotter en ligne droite : une en goudron, une en sable et une en caoutchouc.
L’observation de la locomotion du cheval est donc la clé ?
C’est vraiment une étape essentielle. Je ne pense pas qu’on puisse être un bon maréchal sans observer le cheval bouger sur différentes surfaces. Cela me permet de remarquer les moindres petits problèmes ou simplement de pouvoir vérifier l’évolution et l’état de forme du cheval, de voir s’il se retient ou s’il a une locomotion qui ne me semble pas habituelle.
Ce qui signifie que les autres cavaliers viennent chez vous ?
Effectivement. Depuis 3 ans, j’ai construit ma propre forge à Sévaz, à côté d’Estavayer-le-Lac, à mi-chemin entre Berne et Lausanne. Je peux ainsi recevoir les chevaux dans les meilleures conditions possibles.
Comment êtes-vous devenu maréchal ?
A l’âge de 14 ans, j’ai découvert le monde du cheval avec Gilbert Imer. Il touchait à tout et il m’a transmis sa passion pour le cheval en général, aussi bien pour l’équitation que pour le ferrage. J’ai ensuite fait mon apprentissage auprès d’un maréchal-ferrant très classique. A la fin de cette période, j’avais envie de monter à cheval de manière plus assidue. J’ai donc eu la chance d’intégrer les écuries Etter à Müntschemier. J’avais un contrat un peu spécial : je montais 4 chevaux le matin et je ferrais exclusivement pour eux l’après-midi. Cela a été la meilleure opportunité de ma vie professionnelle puisque j’ai eu la chance d’y rencontrer Stefan Wehrli, un maréchal de Zurich mondialement reconnu. A ses côtés, je me suis rendu compte que j’avais encore énormément de choses à apprendre et que l’on fait un métier où il faut sans cesse se remettre en question pour évoluer. Cela a été un réel tournant dans ma vie. Il m’a transmis son regard sur le cheval. Il ne suffit pas de regarder le sabot, mais il faut comprendre la locomotion du cheval et la conformation du pied de l’intérieur vers l’extérieur. Le but étant d’adopter une ferrure au plus proche de la nature du cheval.
Vous mettez vous aussi un point d’honneur à transmettre votre savoir…
Effectivement. J’ai formé plusieurs maréchaux et nous sommes maintenant une vraie équipe. S’ils ont des doutes ou des questions sur certains chevaux, ils me les envoient, c’est agréable d’échanger.
Et cela ne vous empêche pas de continuer à apprendre…
Non, je participe régulièrement à des séminaires. Il y a quelques temps, je suis parti avec Stefan Wehrli chez Ludger Beerbaum. J’aime aussi apprendre auprès de vétérinaires. J’ai d’ailleurs voulu que ma forge ait une pièce qui leur soit réservée, où ils peuvent faire des radios. Il ne faut pas oublier que c’est en échangeant avec d’autres professionnels qu’on peut obtenir le meilleur résultat pour le cheval. Dès l’an prochain, Stefan Wehrli et moi allons mettre sur pied une académie du ferrage. Il s’agira d’une formation qui se déroulera en 6 modules sur deux ans, destinée aux vétérinaires ainsi qu’aux maréchaux.
Quels chevaux de légende avez-vous ferré ?
Il y a bien sûr Nino des Buissonnets, champion olympique avec Steve à Londres et que je ne manque pas d’aller caresser quand je vais à Elgg. Grâce à ce cheval hors du commun, j’ai vraiment vécu des émotions incroyables. Parmi les cracks de Steve, j’ai pu ferrer Albführen’s Paille, victorieuse de la finale de la Coupe du monde à Las Vegas en 2015, Corbinian, vainqueur lui aussi de la finale de 2016 à Göteborg. On pourrait aussi citer Bonne Chance et Palloubet d’Halong, les chevaux de Janika Sprunger, ou encore Peu à Peu et Ulysse, tous deux champions d’Europe par équipe à Windsor avec Daniel Etter et Pius Schwizer. Il m’arrive aussi de collaborer avec les maréchaux de Ben Maher – j’ai d’ailleurs ferré quelques fois Explosion – et de Michel Robert. Même si je vibre quand je vois ces cracks à la télévision, j’éprouve un immense plaisir à voir un cheval d’amateur pour qui la carrière sportive était compromise poursuivre sa carrière grâce à un ferrage adapté.