Le week-end dernier se tenaient les Longines CHI Classics Basel et l’édition 2023 a été un succès. Retour sur ce rendez-vous avec le président du concours bâlois et ancien chef de l’équipe de Suisse de saut d’obstacles, Andy Kistler, qui ne se repose pas sur ses lauriers : il pense déjà aux finales Coupes du monde 2025.

Andy Kistler, vous venez de vivre votre première édition en tant que président des Longines CHI Classics Basel. Comment vous sentez-vous ?

Je suis ravi, tout simplement. Nous avons reçu énormément de feedbacks positifs, et maintenant que j’ai le temps de souffler, c’est un vrai plaisir de constater que tout s’est passé selon les plans établis. Je suis assez fier, au fond, de ce qu’on a accompli. Parce que la pression était là. La période la plus stressante s’est sans doute concentrée sur les trois ou quatre derniers jours avant le coup d’envoi de la manifestation : dans un laps de temps extrêmement court, ce sont près de 200 personnes, professionnels, partenaires et bénévoles, qui travaillent simultanément pour donner vie au concours, monter les tribunes, préparer la piste… Le travail est énorme, et le moindre grain de sable peut provoquer un retard. Voilà pourquoi, au-delà de la fierté personnelle, je suis extrêmement reconnaissant à toutes celles et ceux qui participent à cette aventure, en particulier mon vice-président, Christoph Socin, qui est une personne-clé durant le concours.

Avec une belle affluence et deux journées sold out, on imagine que le bilan de la manifestation est plutôt positif, non ?

Nous pouvons dire que nous sommes parvenus à montrer que les Longines CHI Classics Basel veulent figurer parmi les meilleurs concours du circuit mondial. L’atmosphère a été fantastique, aussi bien du côté des athlètes que du public ou des sponsors. C’est rare de pouvoir ressentir une telle ambiance… Et ce qui est rare est précieux.

On peut dire que vous frappez fort : pour une première organisation d’une étape Coupe du monde de dressage, c’est la double championne olympique Jessica Von Bredow-Werndl qui s’impose, tandis qu’Henrik von Eckermann gagne en saut…

Le dressage a largement convaincu. Je crois que la discipline convient très bien à Bâle, cela a été une vraie réussite et l’audience a été au rendez-vous. Il faut dire en effet que nous avons eu une liste de départ fantastique. Le top 3 de l’épreuve est hors du commun, tandis que nos cavaliers helvétiques n’ont pas démérité. Je suis heureux que nous ayons pu proposer cela au public suisse. Et en saut d’obstacles, c’est tout simplement le couple le plus en vue du moment qui s’impose dans le Grand Prix, difficile d’imaginer meilleur scénario. Dans les deux disciplines, ces victoires sont d’autant plus belles que Beatrice Bürcheler-Keller, la propriétaire de Dalera, et Georg Kähny, celui de King Edward, étaient sur place. Des triomphes comme ceux-ci, on n’en voit pas souvent en Suisse, et nous avons bien l’intention de continuer sur cette lancée. Nous allons construire l’avenir sur des bases solides.

L’avenir, c’est notamment 2025, avec l’organisation de la finale de coupe du monde de saut, de dressage et de voltige… Comment prépare-t-on une telle échéance ?

Nous travaillons à l’organisation de ces finales depuis l’été dernier, et cela va continuer jusqu’au jour J. Nous avons déjà mis beaucoup de choses sur pied. Certaines sont visibles, comme l’obstacle que l’on a pu voir sur la piste cette année, d’autres pas encore. Mais le programme a déjà été établi dans les grandes lignes. Le concours de Bâle 2024 sera une bonne répétition générale puisque nous y organiserons déjà la finale de coupe du monde de voltige, avec sans doute un jour de compétition de plus, mais ce n’est pas encore établi. Organiser les finales de 2025, c’est un immense challenge. Une manifestation de cette ampleur attire un public différent d’un concours classique, des athlètes et des spectateurs venus du monde entier, et c’est une question sur laquelle nous planchons. La St.Jakobshalle n’est pas extensible, mais nous réfléchissons notamment à diverses options pour laisser entrer plus de public, quitte peut-être à réduire les surface dévolues aux VIP. Rien n’est encore définitif, il nous reste à la fois du temps pour y penser et beaucoup de choses à faire. N’oublions pas, par ailleurs, qu’un tel événement est aussi une carte de visite pour la Suisse : les traditions et le patrimoine local y seront mis à l’honneur.

Vous avez vécu des émotions intenses durant vos années en tant que chef d’équipe. Sont-elles comparables à celles que l’on ressent en tant que président d’un concours ?

En tant que chef d’équipe, vous êtes au cœur du sport, et les émotions sont forcément extrêmes. Dans le bon sens comme dans le mauvais. Vous vivez chaque week-end avec une intensité folle. J’ai connu cela aux côtés de l’équipe suisse, j’ai aussi endossé de grandes responsabilités durant ma carrière dans le monde du business. Mais je n’ai jamais vécu quoi que ce soit de comparable à l’organisation d’un concours international. Il y a tant de choses à gérer, à penser et à faire ! Je pense qu’on peut voir ça comme l’équivalent d’une performance de pointe pour un athlète de haut niveau, je ne vois pas d’autre comparaison possible. Le dimanche soir, lorsque tout était terminé, j’ai eu le sentiment d’être vidé, d’avoir donné tout ce que j’avais en moi.

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Photos: © CHI Classics Basel / Katja Stuppia